Le refuge de la "Glacière".

 Jour 1 : Du refuge de l'Oule au refuge d'Aubert par le col d'Aumar.

NéouvielleLe temps a l'air de s'améliorer, il fait toujours gris, mais il ne neige plus. On retrouve les mêmes étendues blanches à perte de vue, mais nous pouvons enfin prendre conscience de notre insignifiance face à ces champs de neige. Nous ne sommes que des petites chiures de mouches qui tachent momentanément la surface immaculée de la montagne.

La montée au col d'Aumar est pénible, car après une marche gravie avec efforts, la neige fraîche nous en fait redescendre de 2.

Du col, nous pouvons distinguer l'objectif de la journée : une petite cabane au pied d'une immense surface plate, le lac d'Aubert, gelé et recouvert d'une épaisse couche de neige. Pour l'atteindre, nous descendons avec précaution. Nous gardons les distances de sécurité pour éviter tout risque de glissement d'une plaque de neige qui serait éventuellement mal fixée.

Veillée au coin du feuSurprise. Bien que Michel nous ait prévenu à l'avance, le refuge est spartiate : pas de cheminée pour se chauffer, les toilettes à l'extérieur sont envahies par une congère qui prend pratiquement toute la hauteur de la porte. Il faut déneiger les marches et dégager l'entrée. Heureusement, la soirée sera passée à coté, dans la cabane d'un berger ami du guide qui lui a laissé la clef, à la lueur des bougies et du feu. Un peu de vin pour se réchauffer l'intérieur, les langues se délient, c'est un moment rare qu'il faut savourer pleinement et que l'on cherche à faire durer au maximum. Mais les bougies s'éteignent une à une, et il faut retourner au froid pour se coucher.

Au passage, on s'aperçoit (rapidement car il fait froid) que les étoiles brillent de tout leur feu, en rien perturbée par les lumières parasites des agglomérations. Dans le refuge, les sacs sont gelés, et je n'ai pu sortir mon duvet que grâce à un briquet qui a réchauffé ma fermeture éclair ! On comprend pourquoi ce refuge est surnommé "la Glacière".

Jour 2 : Du refuge d'Aubert au refuge de l'Oule par le Soum de Monpelat

DescenteCette journée va racheter à elle seule toutes les précédentes passées sous le mauvais temps : un ciel bleu et un soleil impensable après ce que l'on vient d'avoir nous accueillent le matin, même s'il fait toujours aussi froid (je me suis réveillé avec l'extrémité des cheveux gelée...)

Les paysages n'ont plus rien à voir, on ne se reconnaît plus. On aborde l'ascension du sommet avec joie malgré la fatigue (même avec un bon duvet, on dort mal par -18°C).

Seul petit bémol, la demoiselle devant moi qui a perdu l'équilibre dans la pente et qui a glissé de 10m en dessous. Ca n'a pas été facile de la remonter, mais il n'y a pas eu de casse. De toutes manière cet incident a tout de suite été oublié arrivés au sommet où un point de vue magnifique s'offre à nous : le Pic Méchant, le Pic Long, le Néouvielle, jusqu'au pic du Midi de Bigorre, tous ces sommets prestigieux, recouverts de neige ont quelque chose de magique.

C'est avec regret que nous quittons ce belvédère pour rejoindre le camp de base. Heureusement, notre guide plein de bonnes idées nous offre la cerise sur le gâteau : une méga glissade de 200m de dénivelés dans la neige jusqu'au col d'Estoudou.

On verra encore nos traces le lendemain matin depuis le refuge de l'Oule et des pistes de St Lary.
 

 
 



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