Jour N° 2 : Le Jas Lacroix – Refuge du Pré de la Chaumette Durée : 6h00

 

Toujours dans le but d’arriver avant les orages, nous nous levons dans le noir vers 5 heures du matin. Il fait froid, et sitôt le petit déjeuné avalé, nous partons vers ce fameux col ; il faisait à peine jour.

On ne met pas longtemps à atteindre le sommet, il faut dire que j’impose un rythme plutôt soutenu car je vois de gros amoncellements de nuages noirs se former tout autours de nous. Dès 6 heures du matin, à 2500m, ça ne présage en général rien de bon.

Col de l'Aup MartinEnfin, mes craintes ne sont peut être pas totalement justifiées, car en arrivant en haut du col (2761m), nous découvrons une vallée minérale sous le soleil. Mais en montagne il vaut mieux pêcher par excès de prudence. Surtout ici, sur la dernière portion du col où le sentier est étroit et taillé dans une pente en schiste très raide, les faux pas sont interdits. Le chemin aurait en plus été mouillé, je pense qu’on aurait eu beaucoup plus de difficultés à passer.

Cet obstacle franchi, le passage du Pas de la Cavale (2735m) n’est qu’une simple formalité. A cet endroit, on peut déjà voir notre objectif : Un petit point noir au fond de la vallée qui symbolise le refuge du Pré de la Chaumette, 1100m plus bas. Mais nous ne traînons pas trop longtemps là haut, car il se met à pleuvoir.

Le SiracComme quoi j’ai beau être " pessimiste ", je n’en suis pas moins lucide !

On se lance donc dans une interminable descente (qui me fait craindre pour mes genoux qui ont quand même tenus tout le voyage grâce aux bâtons télescopiques) avec comme compagnons de route, la face sud du Sirac (3440m) et la petite tâche noire du chalet qui nous attend, impassible.

Nous arrivons en bas juste à l’heure du repas, et le temps de se demander si nous allons manger au bord du torrent ou plus en hauteur, la pluie tranche pour nous : nous mangerons dans la salle hors sac du refuge (1790m).

On y aura d’ailleurs passé pas mal de temps dans cette salle… on y a même dormi 2 nuits. C’est l’orage à 19h00 qui nous décide. Il faut reconnaître que dans notre malheur, nous avons de la chance. Le refuge est complet (comme quoi on n’est pas les seuls à rester coincés) et on se voit offrir 1 pièce pour nous tous seuls, sous les combles. On a très bien dormi.

Coucher de soleil sur l'Aup MartinLe lendemain le temps n’a pas bougé. Toujours ces maudits nuages qui vous donnent l’impression que le paysage est gommé par le Grand Dessinateur. Claustrophobes s’abstenir.

Cette journée de repos forcé nous aura quand même permis de devenir des champions de belote. Tout n’est pas perdu, simplement il faut savoir être patient et surtout il faut économiser la nourriture. Heureusement, on a prévu large.

 



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